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Trump met les États-Unis au ban de l’humanité

Vincent Tardieu / Colibris - 2 juin 2017


« Consternant », « Honteux », « contre-sens historique », « injure à l’avenir »… Depuis la nuit dernière, la planète est parcourue par un vent de colère et d’écœurement : en déclarant quitter l’Accord de Paris sur le climat, l’Amérique de Trump s’est mise au ban de l’humanité. « Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les États-Unis se retireront de l’accord de Paris sur le climat », a déclaré Donald Trump depuis la roseraie de la Maison Blanche, avant d’ajouter : « J’ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas ceux de Paris ! ».

« Goodbye America ! » titrait ce matin Libération. Face à la tempête Trump, un vent d’espérance se lève. Les leaders européens, chinois, canadiens et de l’ONU, ont réaffirmé d’une seule voix leur volonté d’appliquer les accords de Paris. Voire d’en accroître l’effort ou en accélérer les rythmes. Pas question donc d’un détricotage, suggéré hier par Trump, pour cet engagement volontaire de 194 États si chèrement acquis. Le front des pays signataires semble tenir bon. Du moins pour l’instant. Tous les regards sont à présent braqués sur la Russie et l’Inde, qui ont ratifié de mauvaise grâce cet accord ou ont bien du mal à s’engager sur les rails de la transition décarbonée. Et l’on craint fort que ce retrait renforce les difficultés à appliquer l’accord de Paris.

La résistance s’organise aux cœur même des États-Unis, où les condamnations pleuvent depuis l’annonce de Trump. Ce qu’on peut lire dans l'article "Donald Trump quitte l’accord de Paris, la résistance s’organise" du 2 juin 2017 sur Reporterre, le quotidien de l’écologie. De l’ancien président Obama aux dirigeants des grandes cités et États américains, telle la Californie, en passant par la communauté des chercheurs, des mouvements citoyens puissants aux leaders économiques (dont ceux des majors du pétrole !), chacun s’emploie aujourd’hui à réitérer l’urgence à engager cette transition écologique pour freiner les bouleversements climatiques déjà à l’œuvre.

Alors, la grenade dégoupillée hier soir par Trump à la face du monde risque-t-elle de lui exploser au visage ? Possible. D’abord, parce que rien n’assure qu’il pourra se dégager de l’Accord avant la fin de son mandat — lequel prévoit un délais de trois ans pour qu’un pays signataire le quitte. Ensuite, parce que les innovations liées à cette économie décarbonée sont, en réalité, porteuses d’emplois et d’un mieux-être pour les habitants des pays qui l’engagent. Enfin, Trump pourrait avoir réveillé un peu plus les consciences, les citoyens comme les responsables politiques et économiques pour faire force et hâter le pas. Son annonce serait alors le chant du cygne d’un modèle économique aussi archaïque que délétère pour l’humanité et les écosystèmes. « Le XXIe siècle ne sera pas « américain », comme l’a été le XXe. » soulignait l’éditorial du Monde, cet après-midi. C’est tout le bien que je nous souhaite !

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