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Atelier : parler pour que les enfants écoutent...

 

Vendredi matin à Nîmes.

Ciel bleu pure, soleil froid, un temps idéal pour partir à l’assaut d’une des sept collines de Nîmes. On imaginerait bien vivre ici entre garrigue et jolies maisonnettes à deux pas du centre ville. Tout en haut, une vielle porte grinçante s’ouvre difficilement. C’est là que vit Yaël, sorcière des temps modernes, naturopathe, doula, créatrice et animatrice de Mamayaya, l’association qui tire Nîmes et sa région vers le bien vivre au naturel. Parentalité, écologie, bien-être, naissance, féminité, autant de domaines promus sans relâche à travers soins, rencontres, ateliers, projections.

J’entre. La pièce est rose bonbon, accueillante et vivante. On se déchausse avant de fouler la natte de coco et s’installer au sol sur des coussins. Un thé fumant attend les participantes rescapées de l’épidémie de grippe. Aurélie donne le sein à Mathieu, 14 mois. C’est son premier enfant, et, pour découvrir la communication non violente, elle à choisit les ateliers en groupe. «C’est mieux qu’un livre pour partager et rencontrer des gens.»

Aujourd’hui commence la troisième séance de «Parler pour que les enfants écoutent», une méthode basée sur la description de scènes représentatives des différents soucis que rencontre un jour ou l’autre chaque parent.

Sous forme de BD, les planches du livret d’exercices sont lues, analysées ensemble en atelier et reprises au besoin en famille, à la maison, sous forme de jeu de rôle. «J’adore lire les choses qu’il ne faut pas faire» s’exclame Sarah joyeuse blonde enthousiaste, après lecture du «mauvais exemple à ne pas reproduire». «Y’a un truc qui libère l’anti bonne mère en moi, c’est super ! Mon mari était septique au début, à présent on s’éclate à jouer les scènes des mauvais parents».

Tirée du livre de Faber & Mazlish, deux psychologues canadiennes, la méthode amène les participants à observer leur propre comportement, le langage utilisé, évaluer ce qui se joue réellement dans leur relation à l’enfant pour parvenir, avec le temps, à adopter un vocabulaire respectueux, une attitude rassurante, se sentir «juste» dans l’éducation qu’ils dispensent.

Le thème du jour : la punition.

Karine, mère de trois enfants en a mare de crier. Elle souhaite une vie plus calme. «Mais est-ce possible de ne jamais punir ?»
Yaël n’impose pas de solution. «La réponse est personnelle, mais si il y a punition, alors elle doit être accompagnée».
Oui mais parfois les réactions sont plus rapides que la réflexion.

«J’viens de mordre mon fils, y’a un problème quelque part...»
Le jour où Vanessa s’est dit cela, elle a cherché une solution. Il faut dire que, assistant au spectacle du Marineland, le fiston de 4 ans mordait sa mère de joie et d’excitation à chaque saut des dauphins. Excédée, Vanessa a réagit sans réfléchir. Depuis, elle lui a appris à dire «Youpi ! » lorsqu’il est content.

A chaque age ses méthodes, à chaque parent son approche, chaque enfant sa personnalité. Mamayaya est là pour donner à chacun ce qu’il cherche : le nom d’un livre, d’un film, un accompagnement durant la grossesse, un conseil sur l’allaitement, le portage, la contraception, les huiles essentielles, un atelier de cuisine crue et de saison, un café causette...

Mamayaya propose constamment les outils pour nous mener vers un mode de vie respectueux des autres et de la nature. Yaël est une gentille sorcière, au regard rendu étrange par la myopie mais qui sait beaucoup de choses. Je quitte la maison rose, redescends la colline pour rejoindre la ville, mes filles, butter contre les chaussures de la grande qui encombrent l’entrée et lui dire gentiment que j’ai failli tomber... Pourrait-elle les ranger ?

En savoir plus : http://www.mamayaya.org/

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