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#ConfinementVôtre

Au Ciel des plages sans fin · Jour 45

À l'heure où la France plonge dans le confinement, à l'unisson de nombreux autres pays dans le monde, peut-être est-il venu le moment de prendre le temps.

Prendre le temps de faire une seule chose à la fois, et de la faire longtemps. Prendre le temps de dormir, de lire, d'écouter de la musique, de jouer de la musique, de jouer tout court, de peindre, d'écrire, de se raconter des histoires, de s'observer, d'observer le ciel, de réfléchir, de prier. Prendre le temps de cheminer intérieurement en somme - dans l'imaginaire, l'émerveillement, le savoir, la foi... Prendre le temps de se lier, par l'esprit, le cœur et le corps, à ce monde bouleversé. Et à ceux qui veilleront dans la nuit au cours des difficiles semaines qui arrivent.

La Cloche de verre, Sylvia Plath, 1963


"Il doit bien exister des maux qu'un bain chaud ne parvient pas à guérir, mais je n'en connais pas beaucoup. Chaque fois que je suis triste à en mourir, trop nerveuse pour dormir, ou bien amoureuse de quelqu'un que je ne verrai pas pendant une semaine... je me laisse m'effondrer jusqu'à un certain point et puis je me dis : "Je vais prendre un bain chaud".

(...) Je me souviens du plafond de toutes les salles de bains où j'ai pris un bain. Je m'en rappelle la matière, les craquelures, la couleur, les tâches d'humidité et les moutures des lampes. Je me souviens des baignoires aussi : baignoires antiques aux pieds de griffon, baignoires modernes en forme de cercueil, baignoires snobs en marbre rose qui surplombent des bassins de nénuphars, mais aussi de la taille et de la forme des robinets et des différents genres de porte-savons.

(...) Pendant plus d'une heure je suis restée dans cette baignoire au dix-septième étage de cet hotêl pour femmes seulement, loin du jazz et de la tourmente de New-York, je me sentais redevenir pure. Je ne crois pas au baptême, ni aux eaux du Jourdain, ni à rien de tout ça, mais je crois que j'éprouve pour les bains chauds les mêmes sentiments que les croyants éprouvent envers l'eau bénite.

(...) Plus je restais dans l'eau claire et chaude, plus je me sentais pure, et quand, finalement, je suis sortie et que je me suis enveloppée dans une énorme serviette de bain douce et blanche d'hôtel, je me sentais aussi pure et douce qu'un nouveau-né."

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