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C’est arrivé sur Terre en Juillet 2020


Chaque jour, elles nous inspirent, nous attristent ou nous réconfortent. Parmi les milliers de nouvelles et productions de connaissances qui surgissent dans le monde, Colibris le Mag a effectue une veille afin de vous proposer cette sélection de news, souvent passées sous les radars des grands médias. Et vous pourrez compléter votre découverte en remontant à la source de chaque nouvelle. 

Un si Bio pays ! Débarrassé de ses pesticides. Et l’Europe de son charbon ; de ses grands projets inutiles, comme le Center Parcs à Roybon. Des millions d’emplois verts créés partout sur Terre… Et si 2020 devenait l’année des vrais changements ? Certaines nouvelles nous donnent à espérer ! Malgré la disparition annoncée de l’ours polaire et de la baleine franche, malgré la faim qui progresse dans le monde et une nouvelle bombe climatique dégoupillée.


 - ALERTES DU MOIS -


Lesquels partiront en premier…? 
9 et 20 juillet 2020

Les ours polaires, la baleine franche de l’Atlantique Nord, les lémuriens de Madagascar ou le Hamster européen ? Alors que la disparition des premiers est annoncée pour 2100 par une retentissante étude, les autres sont au dernier stade avant l’extinction, révèle l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

▶️ C’est la fonte des glaces de l’Arctique, dûe à un réchauffement amplifié au pôle Nord, qui condamne ce majestueux plantigrade : incapables de trouver dans son environnement une autre alimentation aussi riche que les phoques, de plus en plus d'ours affamés s'aventurent déjà près de zones habitées. Et les échecs de survie des jeunes, mal allaités, se multiplient.

▶️ Même problème de reproduction pour la baleine franche (noire). On estime qu’il reste moins de 250 individus matures fin 2018, et une centaine de femelles capables de se reproduire, alors que la population totale a diminué d’environ 15 % depuis 2011. À moins de 50, le rétablissement de l’espèce deviendra très compliqué. En cause : des enchevêtrements dans les engins de pêche et des collisions avec les navires. Du fait des dérèglements climatiques, les températures marines ont probablement poussé leurs principales proies plus au nord pendant l’été, dans le golfe du Saint-Laurent, où les baleines sont plus exposées à des collisions accidentelles avec les bateaux...

▶️ Pour les lémuriens de Madagascar, 33 espèces (31 % de toutes les espèces de lémuriens) sont aujourd’hui “En danger critique”, à seulement un pas de l’extinction, selon la dernière mise à jour de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées. Principalement en raison de la déforestation et de la chasse.

▶️ Quant au Hamster d’Europe, il peine à se reproduire. Est-ce l’impact du changement climatique ? Des pollutions et monocultures agricoles ? De la pollution lumineuse ? Quoi qu’il en soit, le rongeur a disparu des trois quarts de son habitat d’origine dans la région française d’Alsace, d’au moins un tiers de son aire de répartition en Allemagne et de plus de 75 % de son aire de répartition en Europe de l’Est. Si rien ne change, l’espèce aura disparu dans les 30 prochaines années.

« Sauver le nombre croissant d’espèces menacées d’extinction nécessite un changement de transformation profond, soutenu par des mesures visant à mettre en œuvre les accords nationaux et internationaux, prévient Jane Smart, directrice mondiale du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN. Le monde doit agir rapidement pour arrêter le déclin des populations d’espèces et prévenir les extinctions causées par l’homme, avec un cadre de biodiversité ambitieux pour l’après-2020 que le prochain Congrès de l’UICN aidera à définir. » Ce congrès, qui doit se réunir en septembre à Marseille, pourrait bien être reporté pour cause de pandémie…

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©Pexel


+7 %

2 juillet 2020

Telle est la progression de la consommation européenne d’huile de palme (soit 4,5 millions de tonnes) pour la fabrication d’agrocarburants pour l’année 2019, selon les chiffres de Oilworld repris par l’association Transport & Environment

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Climat : la France doit « redresser le cap »

8 juillet 2020

Il faut redresser le cap et accélérer : tel est l’avertissement adressé au gouvernement par le Haut Conseil pour le Climat (HCC) dans son deuxième rapport annuel car « les actions climatiques [du pays] ne sont pas à la hauteur des enjeux ni de [ses] objectifs ». Celle d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Certes, les rejets carbonés tricolores ont baissé de 20 % entre 1990 et 2019, et de 0,9 % entre 2018 et 2019 − dans la moyenne des cinq dernières années. Mais ce rythme est inférieur à ce que prévoit la stratégie nationale bas carbone du gouvernement : il faudrait atteindre une diminution annuelle de 1,5 %, et de 3,2 % à partir de 2025.

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311 milliards de dollars

15 juillet 2020

C'est le montant des aides publiques octroyées au niveau des pays du G20 pour soutenir différents secteurs énergiques, relèvent 14 think tanks sur le site Energy Policy Tracker. À noter que 42 % de ces aides concernent des énergies fossiles sans condition (essentiellement aux USA), près de 10 % le même types d’énergie sous conditions (pas toujours contraignantes), 12,4 % des secteurs plus durables et 27 % ce même type de secteur mais à conditions d’apporter la preuve de leur durabilité. Le tout dans un contexte de forte contraction des investissements privés dans tous les secteurs énergétiques, renouvelables compris, dans le sillage de la pandémie mondiale du coronavirus. Selon le rapport annuel World Energy Investment de l'AIE (Agence internationale de l'énergie), ces investissements pourraient chuter de 20 % cette année.

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La faim progresse dans le monde

13 juillet 2020

La dernière édition du rapport L'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, publié par quatre agences des Nations Unies, indique que près de 690 millions de personnes ont souffert de la faim en 2019. Soit, une augmentation de 10 millions par rapport à 2018 et de près de 60 millions en cinq ans. « En raison des coûts élevés et de la faiblesse des moyens financiers, des milliards de personnes ne peuvent pas adopter une alimentation saine ou nutritive », souligne l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

C'est en Asie que les personnes qui souffrent de la faim sont les plus nombreuses, mais c'est en Afrique que leur nombre croît le plus rapidement. Selon le rapport, la pandémie de COVID-19 pourrait faire basculer plus de 130 millions de personnes supplémentaires dans la faim chronique d'ici à la fin de 2020…

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Méthane : la 2ème bombe climatique est bien dégoupillée... 

15 juillet 2020

Les émissions de méthane, un gaz à effet de serre très puissant, flambent à cause de nos modes d’élevage, du traitement de nos déchets et de l’extraction d’énergies fossiles. Il accélère dès lors les dérèglements climatiques, comme l’atteste les chercheurs du Global Carbon Project (GCP) dans les revues Environmental Research Letters et Earth System Data. Depuis le début de la révolution industrielle, les concentrations de méthane dans l’atmosphère ont augmenté de plus de 2,5 fois et ont atteint un taux inégalé depuis au moins 800 000 ans ! Ces chiffres sont alarmants, car ce gaz a un effet de réchauffement 28 fois plus important que ce dernier. « Aujourd’hui, on estime que le méthane contribue à hauteur de 23 % du réchauffement lié aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques », alerte Marielle Saunois, coordinatrice de l’étude. Les trois régions où la hausse des émissions de méthane est la plus marquée sont l’Afrique, la Chine et l’Asie, du fait essentiellement de l’élevage et des déchets. Ces émission auraient baissé, en revanche, en Europe.

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Ce cancer de l’agribusiness qui ronge l'Amazonie

1er et 17 juillet 2020

Le chef Raoni du peuple Kayapo a été hospitalisé mais devrait sortir prochainement. Une vraie parabole de son combat pour l’Amazonie et les amérindiens... L’immense massif-continent est en effet très mal en point ! Le déboisement a atteint un record avec une accélération de 25 % au cours du premier semestre 2020 par rapport à la même période de 2019. Rien qu’en juin, l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE) a recensé 2 248 incendies (+ 20 % / juin 2019) ! Et le pire est à craindre au mois d’août. 

En cause, la politique extractiviste intensive, climatosceptique et discriminatoires pour les autochtones du président Bolsonaro. Mais aussi notre consommation… La revue Science pointe, en effet, que 18 à 22 % des exportations annuelles du Brésil (soja et viandes) vers l'Europe sont le fruit de la déforestation illégale de l’Amazonie. Seul, pour l’instant, le refus de plusieurs pays de l’Union européenne (dont la France) de ratifier l’accord commercial déjà négocié avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) – de 17 000 milliards d’euros ! –, peut encore freiner cette destruction.

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Une bonne nouvelle !


2019, toujours plus bio !
9 juillet 2020

La cuvée 2019 est excellente pour l’AB en France, comme le montre l’Agence Bio :

▶️ Plus de 6 % des achats alimentaires des ménages français sont biologiques, pour un total qui frôle les 12 milliards d’euros (+ 13,5 % / à 2018).

▶️ Près de 180 000 emplois directs créés dans le secteur (+15%)

▶️ 2,3 millions d’hectares cultivés en bio, soit un doublement des surfaces en 5 ans. Ce qui ne représente toutefois que 8,5 % des surfaces agricoles françaises (SAU). Or, le plan « Ambition bio 2022 » du président Macron prévoyait que 15 % de la SAU soit convertie à cette date à l’AB. Inatteignable ?

▶️ 47 196 agriculteurs sont certifiés pour la production agricole, soit 5 573 fermes supplémentaires par rapport à 2018 (+ 13,4 %). Avec une croissance nette du nombre de conversion. Mais, là encore, l’AB n’équivaut qu’à un peu plus de 10 % des exploitations françaises.

▶️ Le trio de tête : l’Occitanie (avec plus de 10 000 fermes en bio), la Nouvelle-Aquitaine (7 000 fermes) et l’Auvergne Rhône-Alpes (6 600 fermes). Avec de fortes progression des conversions dans le Grand Est, en Ile-de-France et dans l’outre mer.

Si la bio en France (comme en Allemagne, Italie, Espagne ou Suède) demeure donc minoritaire, elle constitue une vraie lame de fond, qui ne se dément pas depuis dix ans ! Un bémol, qui dit bio ne signifie pas circuit de proximité : 67 % des produits bios achetés sont bien d’origine française, mais 55 % des ventes sont encore effectuées par la grande distribution contre 11 % de la bio en vente directe…

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L’Espagne tourne la page du charbon 

30 juin 2020

7 des 15 centrales thermiques au charbon du pays viennent de cesser leur activité ; 4 autres devraient suivre le mouvement. Il y a peu, les centrales au charbon généraient encore 15 % des émissions de CO2 espagnoles. Cette décision a été prise en fait par les quatre entreprises propriétaires des centrales du fait de la réglementation européenne leur imposant d'utiliser des technologies très onéreuses afin de réduire la pollution de l'air. La tendance gagne d’autres pays, comme l’Allemagne et la République Tchèque, où quatre tranches de la centrale de Prunéřov viennent d’être éteintes. Merci l’Europe !

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Baisse des ventes de pesticides… À confirmer !

30 juin 2020

Le gouvernement a annoncé une « baisse de 44 % des ventes de pesticides ». Avec, en particulier, - 35 % sur celles du célèbre herbicide glyphosate et - 50 % pour celles des produits les plus dangereux (cancérogène, mutagène ou reprotoxique). 

Tout cela est réjouissant, si toutefois la nouvelle se confirme… Car les données publiées recouvrent une période exceptionnelle (de confinement) ; elles ne concernent que les ventes – et non l’intensité d’usage – ; et elles excluent certaines catégories de produits (« hors produits de biocontrôle »). Mais surtout, le choix de communiquer sur les tonnages de certaines substances vendues et non sur le nombre de doses-unités (NODU), la référence depuis une décennie, est vertement critiqué par l’association Générations Futures. En effet, l’indice du NODU tient compte de l’efficacité des molécules. Certaines doivent être appliquées en doses importantes, tandis que d’autres – beaucoup plus actives – ont des taux d’application très faibles. Une baisse des ventes des premières pourrait, par exemple, occulter une augmentation des secondes. 

En attendant des données consolidées, en mai une note du Commissariat général au développement durable (CGDD) montrait qu’au cours de la dernière décennie les volumes d’insecticides employés ont, elles augmenté, d’environ 250 %, les fongicides de 41 % et les herbicides de 23 %. 

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Les vertus des mauvaises herbes enfin révélée

8 juillet 2020

Deux études menées dans le cadre du projet Disco-Weed démontrent un rôle-clé des fameuses adventices, souvent appelées « mauvaises herbes », dans le fonctionnement des écosystèmes agricoles. La première étude révèle le rôle d’« allièes » de ces plantes pour les espèces cultivées : dans 184 parcelles cultivées de la plaine céréalière au sein de la Zone Atelier de Chizé (au sud de Niort, 450 km2), ces adventices favorisent le contrôle des ravageurs des cultures, la fertilité du sol et des fonctions associées aux cycles du carbone, de l'azote et du phosphore, la pollinisation, et le nombre d'espèces d'abeilles sauvages. La deuxième étude, réalisée par les mêmes chercheurs dans la même Zone, souligne que la présence des adventices offre une meilleure diversité floristique des paysages agricoles, le maintien de « corridors fonctionnels » entre les parcelles, mais aussi le gîte et le couvert pour des insectes utiles pour contrôler les ravageurs des cultures… De quoi calmer le besoin irrépressible d’éliminer les « mauvaises herbes » des parcelles agricoles ?

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Ne pas vendre la peau de l'ours… Le grizzli est sauvé ! 

9 juillet 2020

Saisie par de nombreuses organisations de défense de l'environnement et plusieurs tribus amérindiennes, la Cour d'appel de San Francisco a décidé de maintenir le grizzli de la région de Yellowstone sur la liste des espèces protégées. La décision contrecarre les projets de « chasses de trophée » de certains chasseurs. Mais aussi de l'Office américain de la pêche et de la faune sauvage (USFWS) qui l’a retiré de la liste des espèces menacées en 2017, en raison de l'accroissement de leur population. Sa chasse est autorisée dans certaines zones avoisinant le parc national. En 1975, il ne restait que 136 grizzlis. Aujourd'hui leur nombre est estimé à environ 700 dans le parc de Yellowstone et les Etats voisins. Ils seraient environ 1 500 au total sur le territoire des Etats-Unis, hors Alaska.

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L’enterrement du Center Parcs de Roybon

9 juillet 2020

Et un grand projet inutile de moins ! Après l’arrêt du projet EuropaCity à Gonesse, au nord de Paris, Pierre et Vacances abandonne la création de 1 000 hébergements touristiques et de leur centre d'attraction sur une surface totale de 203 hectares dans le Bois des Avenières, à Roybon (Isère). Un recul, dû à la guérilla judiciaire de diverses associations et à l’occupation du terrain par des zadistes depuis 2007... pour mieux sauter ailleurs ? Le groupe prépare en effet l'ouverture en 2022 d'un parc dans les Landes de Gascognes (Lot-et-Garonne) et poursuit des démarches pour en créer deux autres (en Saône-et- Loire et dans le Jura), et pouvoir étendre leur parc dans l'Eure.

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Ouvrons l’œil sur la nature tout l’été !

4 juillet 2020

Dans les parcs et jardins, le long des rues, sur les plages, à la campagne ou en montagne, cet été ouvrons l’œil et tendons l’oreille. Avec l’aide du formidable réseau de sciences participatives Vigie-Nature, nous pouvons découvrir et suivre en famille les papillons, bourdons, pissenlits, escargots, algues et crustacés, oiseaux, etc, sur nos lieux de vacances…

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395 millions

15 juillet 2020

C’est le nombre d’emplois qui seront créés dans le monde d'ici 2030 si les entreprises donnent la priorité à la nature. Telle est la conclusion d’un rapport du Forum Économique Mondial. Les principaux gisements d’embauches : la diversification des productions agricoles, le recyclage des vêtements, la gestion durable des écosystèmes marins, le verdissement des immeubles et des infrastructures, la récupération de ressources dans l’extraction, l’économie circulaire dans l’industrie automobile…

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Apple : 100 % neutre en carbone d’ici 2030… Vraiment ?

21 juillet 2020

À en croire la marque à la pomme, à cette échéance, tous ses appareils vendus n'auront « plus aucun impact sur le climat ». Apple assure aussi qu'il prévoit de réduire ses émissions de 75 % d'ici 2030 tout en développant des « solutions innovantes d'élimination du carbone » pour les 25 % restants de son empreinte totale. Enfin, plus de 70 de ses fournisseurs devront utiliser 100 % d'énergie renouvelable pour la production de ses composants.

On attend avec impatience la réalisation de ces belles promesses. Car jusqu’ici la politique industrielle et marketing de la firme est très agressives pour que ses utilisateurs changent régulièrement leurs équipements, leur connectique et autres périphériques à chaque nouvelle version de Mac ou d’IPhone ! Et ses actions pour le recyclage et la réduction de l'obsolescence de leurs matériels demeurent bien timides. Apple tend surtout à déplacer son lourd bilan carbone chez ses clients avec des matériels, des applications et des usages qui tournent le dos à la sobriété énergétique. Enfin, on comprend dans l’annonce faite par la firme qu’elle va surtout compenser ses dépenses carbone (pas des reboisements au Kenya et en Colombie) plus que les réduire…

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