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Bilan de la 3ème rencontre Agora 2020

Comment s'installer sur un territoire sans être hors-sol ?

le Mélar dit, un "bistrot mais pas que" dans le petit village breton de Locmelar...

Venir à cette troisième rencontre nationale de l’Agora des Colibris "Nouvelles formes d'installation en zone rurale" se méritait ! Un coronavirus qui galope à Rennes et alentour, puis la tempête Alex qui se déchaîne sur toute la Bretagne, suspendant momentanément la circulation des trains et les réseaux téléphoniques... Malgré ces obstacles, cette rencontre s’est maintenue et le succès fut au rendez-vous, avec 100 personnes par jour ! L’engagement actif à nos côtés de la maire de Guipel, Isabelle Joucan, qui nous recevait dans la salle communale, n’y est pas pour rien. À l'arrivée, on a même dû, comme lors de la précédente rencontre, refuser du monde. Qu’on se rassure, en suivant le lien web en fin d’article, chacun pourra découvrir ou réécouter les différentes sessions de cet évènement...


Les enjeux de cette 3ème rencontre 

Pour rappel, la première rencontre de cette Agora (les 7 et 8 février 2020 à Arles) a posé une série de diagnostics sur la ruralité et sur les nouveaux modes d’installation au niveau de l’habitat, l'agriculture et l’Économie sociale et solidaire. Puis les 3 et 4 juillet dans la Drôme, nous avons réfléchi collectivement aux verrous freinant ces installations atypiques – notamment sur l’accès au foncier et aux bâtis – ainsi qu’aux leviers actionnables, en particulier en matière de coopération et de financement.

Cette troisième rencontre de Bretagne, construite en partenariat étroit avec BRUDED, un réseau de 200 collectivités de la Région, a été entièrement consacrée aux relations entre les collectifs d’installation et les territoires ruraux. Est-ce que les projets atypiques d’installation paysanne, d’habitats partagés, de bistrots culturels de village et autres projets de l’ESS, contribuent à dynamiser les territoires, et à les rendre plus résilients ? Et dans quelles conditions ? Comment ces mêmes territoires accueillent-ils et accompagnent (ou pas !) ces projets d’installation ? 

La veille, le 1er octobre, nos amis de Hameaux Légers avaient réuni une cinquantaine d’élus régionaux autour de la problématique de l’accueil sur leurs territoires d’habitats réversibles. 

Les Hameaux Léger

Le lien au territoire au cœur des échanges

Durant ces deux journées de l’Agora, de nombreux retours d’expériences et témoignages sur ces relations fécondes, parfois rugueuses, entre porteurs de projets atypiques et collectivités, ont permis de mettre à plat les conditions pour réussir son projet d’installation à la campagne. De dissiper aussi certaines peurs ou incompréhensions entre acteurs, de pointer le manque parfois d’outils de dialogue et de coopération. Plusieurs ateliers ont participé à co-construire deux projets de territoire en Ille-et-Vilaine ; d’autres à croiser les regards pour bâtir une sorte de nouveau “contrat social” en campagne entre élus, habitants, acteurs économique locaux et porteurs de projets, où des tensions se développent autour de la vision du territoire que chacun souhaiterait voir développer.

Marie-Hélène Pillot, la coordinatrice de cette rencontre.

Un cercle d’échanges a également souligné la nécessité de mieux prendre en compte la diversité sociale et socioculturelle au sein des collectifs, et la diversité des porteurs de projet au sein de certains territoires. De nombreux liens entre porteurs de projet, associations d’accompagnement et élus ont permis enfin de prolonger les échanges et répondre à des besoins particuliers.

Comment construire une transition alimentaire locale

L’après-midi consacrée à construire la résilience des territoires grâce à l’auto-suffisance alimentaire a été l’autre temps fort de cette rencontre. Pour Frédéric Wallet, chercheur à l’INRAE Université Paris Saclay, « il est fondamental que, collectivement, nous prenions conscience du caractère central des enjeux d’une alimentation durable pour la mise en mouvement des territoires. L’alimentation est au cœur de la transition écologique et sociétale. »

Pexel

Des outils peuvent aider à construire localement cette transition alimentaire : c’est le cas de Parcel et CRAter, deux outils créés respectivement par Terre de Liens et Greniers d’Abondance, pour construire l’autosuffisance alimentaire des territoires et installer davantage de paysans. Les démonstrations des outils ont permis de montrer, exemples à l’appui, comment les collectivités, à travers leurs choix d’urbanisme et de gestion foncière (PLU), et les porteurs de projets agri-alimentaires, peuvent accélérer la transition alimentaire. 

La coopération, une clé de construction incontournable

Au delà des simulations de ces modèles, impliquer et coordonner les acteurs à l’échelle des territoires (collectivités, habitants, porteurs des projets et acteurs locaux) demeure un défi. 

Pour y répondre, Cyrille Bombard, coordinateur du programme Aliment’Action (Deux-Sèvres), et Maëlis Pouzet, consultante à Terre et Cité pour le projet Alimentaire Territorial et Fonctionnalités Agricoles (plateau de Saclay) ont souligné les difficultés rencontrées et leurs méthodes de “facilitateurs” déployées sur le terrain. A la fois pour sensibiliser les différents acteurs locaux, les faire dialoguer et converger sur une vision commune d’« habiter son lieu de vie ».

Les Amanins

Construire cette vision commune et son projet d’installation nécessitent une bonne coopération. « De notre maturité coopérative dépend notre capacité à construire des systèmes d’installation pérennes, les faire vivre, les renouveler et les transmettre, ont souligné Anne et Patrick Beauvillard de l’Institut des territoires Coopératifs. Et ainsi de mettre en œuvre les transformations auxquelles nous aspirons. »  Coopérer c’est « être co-auteurs d’une œuvre commune » ! 


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Simplement, Bravo à tous . Que je voudrais être plus jeune pour participer à vos actions-projets ! . . .Amitiés, je vous suis . . .de près. Monique