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Chronique Le Jardin sans pétrole #7

Contre les limaces qui envahissent le jardin, un barrage de coquilles d’oeufs


Jardiner dans la grande ville ? Difficile. Alors, Christine s’échappe toutes les fins de semaine, pour maraîcher et observer la nature. Médiatrice, écrivaine et journaliste, Christine écrit et expérimente autour des plantes, des jardins et de l’écologie, à Reporterre, où elle tient la chronique hebdomadaire du "Jardin sans pétrole" depuis cinq ans, mais aussi pour les éditions Belin, avec L’herbier Vilmorin (2015).



Les coquilles d’œuf broyées et répandues pour faire barrière aux limaces.

Le printemps bat son plein, les floraisons succédant aux floraisons. Mais les limaces font un festin des fèves et des pois gourmands !

C’est un jour de lumière pure, de RER qui roule et de pissenlits en fleurs, un jour de semaine passé au jardin plutôt qu’au bureau. Ce ciel bleu du mercredi est un appel vers la nature et le soleil dont nous avons été privés ce week-end à cause des sempiternels travaux de la ligne C.

Les deux gros cerisiers plantés devant le jardin sont en fleurs ; leurs pétales tombent en pluie sur la terre couverte de compost, emportés par le vent qui souffle en rafale. Les abeilles ont rejoint les bourdons, en quête des calices déjà épanouis. Les fleurs des jonquilles, des violettes ou de la cardamine ont déjà fané, remplacées par la floraison des stellaires, des alliaires, des lamiers blancs et pourpres, des pissenlits et des jacinthes des bois, pour celles que je reconnais maintenant. Il y a aussi, parmi les plantes que nous avons semées, les fleurs à quatre pétales en croix des choux et de la roquette, les fleurs jaunes et blanches des fraisiers et les soleils orangés des soucis, dont il me semble qu’ils n’ont cessé de fleurir tant l’hiver a été doux.

Les choux du jardin sont en fleurs.

Dans la pépinière où les semis sont arrosés, les radis, cressonnettes marocaines et choux poussent, mais pas un seul poireau ! Dommage, car je n’ai pas de graines sous la main pour recommencer.

Les fèves et les pois gourmands alignent leurs petites pousses encore délicates mais la survie de certaines est menacée, leurs feuilles ayant pratiquement disparues dans l’estomac des limaces. Et bien oui, les limaces ont une bouche mais pas de mâchoire. Elles broient les feuilles avec leur radula, une langue couverte de minuscules dents. Moi aussi je vais mettre des « petites dents » sur la terre pour les empêcher de ramper jusqu’à mes légumineuses. Mais, avant de répandre mes coquilles d’œuf broyées menu, je bine et émiette la terre pour faire un tapis bien galère à traverser. Et pour les limaces qui dorment sur place, sous une planche de bois installée en guise d’appât, j’ai choisi l’exil à la décapitation.

Les semis poussent dans la pépinière, sauf les poireaux : la place du milieu reste vide.

Mine de rien, en gardant systématiquement les coquilles tout au long de l’année, j’ai rempli cinq bocaux de coquilles broyées ! Et je viens d’en vider un pour épargner les pois gourmands.


Crédit photo : Christine Laurent / Reporterre


Commentaires

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Je viens d'en repérer quelques-uns sur des brins de menthe, achetés certes en supermarché, mais que je ne voyais absolument pas il y a une semaine. Pour l'instant je n'en vois que 2 mais je sais que ces bestioles se répandent rapidement. Auriez-vous un "truc" pour les chasser et m'en débarrasser ?
Merci !

Deux pucerons s'enlèvent facilement avec la main ! Si cela persiste un peu de savon noir, une noisette dans un pulvérisateur d'eau devrait libérer votre menthe.

Des feuilles de laurier-sauce séchées broyées épandues sur mon potager de 18 m² a fait disparaître les limaces Des feuilles vertes de laurier-sauce seraient elles efficaces ? La surface est petite .Est ce qu'une expérience plus grande a été tentée ?