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Chronique Le Jardin sans pétrole #15

La reine de bourdon, porteuse du printemps


Jardiner dans la grande ville ? Difficile. Alors, Christine s’échappe toutes les fins de semaine, pour maraîcher et observer la nature. Médiatrice, écrivaine et journaliste, Christine écrit et expérimente autour des plantes, des jardins et de l’écologie, à Reporterre, où elle tient la chronique hebdomadaire du "Jardin sans pétrole" depuis cinq ans, mais aussi pour les éditions Belin, avec L’herbier Vilmorin (2015).


Article publié le 25 mars 2017

C’est avec une joie d’enfant que notre chroniqueuse voit le printemps doucement s’installer au Jardin sans pétrole.


Les jonquilles, les violettes et le chant d’un rouge-gorge me font oublier la contrariété d’être venue en auto. Mon vélo gris, celui qui m’accompagne depuis 17 ans dans mes pérégrinations, a été volé place de la Nation !

Nous avons profité du coffre pour apporter deux sacs de marc de café supplémentaires et des outils pour démonter le compteur d’eau, lequel a explosé cet hiver à cause du gel et qu’il nous faudra remplacer sous peu.

Choisir un lieu sûr où édifier son nid

Le printemps s’installe doucement. C’est une joie d’enfant qui vous transporte, quand vous découvrez que le dernier pied de rhubarbe est finalement sorti de terre, que le cerfeuil tubéreux est réapparu, que la livèche ébroue ses feuilles dentelées, que les bulbes d’ail au pied du pêcher en fleurs dressent leurs feuilles vers le ciel.

Une coccinelle se réveille dans le pli d’une feuille de cardon (à ne pas confondre avec la feuille d’artichaut) et un bourdon traverse le jardin cherchant aveuglément de quoi se sustenter. Ce n’est pas le moment de nettoyer la planche des salades d’hiver, où la cardamine hirsute qui prospère camoufle maintenant de ses inflorescences délicates les quelques bouquets de roquette, de mâche et de cresson de Turquie. La cardamine hirsute offre en cette période de soudure un garde-manger honorable pour notre bourdon.

C’est une reine, fécondée à l’automne, seule survivante de sa colonie, qui assure le lien entre deux générations. Sortant de sa léthargie hivernale, affamée, elle porte la responsabilité de la pérennité de son espèce. La reine de bourdon est la fondatrice de toute la colonie. Maintenant qu’elle est sortie de sa cachette hivernale, il faut qu’elle reconstitue des réserves et prospecte pour choisir un lieu sûr où édifier son nid. Sans doute cette reine appartient-elle à une des espèces courantes des jardins qui nidifie sous terre : Bombus terrestris ou Bombus lucorum, très difficile à différencier tant elles se ressemblent. Manteau noir, marqué de deux bandes orangées et extrémité blanche. Cette reine Bourdon tout à son affaire de pollen ne m’a pas permis de l’examiner, mais j’ai pris en photo l’été dernier une ouvrière qui m’a mis sur sa trace… À confirmer dans les prochaines semaines.

Une ouvrière bourdon, l’été dernier.

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