Avec la permaculture, organiser une société viable et résiliente
Pourquoi prendre le temps, en cet été 2022, de se plonger dans la permaculture, cette philosophie de vie, cette approche scientifique et systémique des enjeux civilisationnels actuels ? La permaculture apporte une réponse à des questions clés : comment organise-t-on une société viable et résiliente en situation de crise écologique et sociale ? Comment crée-t-on des systèmes moins dépendants des énergies fossiles, faiblement consommateurs d’énergie ? Comment développe-t-on des productions qui répondent aux besoins des humains, à l’échelle locale, pour commencer à faire vivre des projets de « bioégions » locales : autonomie énergétique, autonomie alimentaire, autonomie pour répondre aux besoins du logement, etc. ?
Les crises, on est en plein dedans – guerre en Ukraine, pénuries sur certaines denrées alimentaires, rupture d’approvisionnement de matériaux, et bien sûr dégâts humains liés au réchauffement climatique. Tout cela va s’accroître.
La permaculture consiste alors en la mise en place de réseaux de systèmes résilients, pour ouvrir les possibilités d’un futur heureux, et des vies et des systèmes bas carbone pour éviter la catastrophe écologique.
"Il s’agit bien d’un seul et unique enjeu : réinventer nos vies et nos sociétés."
La permaculture, c’est aussi et surtout une grille de lecture qui permet d’approcher tout cela de manière systémique. Il s’agit bien d’un seul et unique enjeu : réinventer nos vies et nos sociétés.
Cette approche systémique est fondamentale, et cependant elle manque bien souvent, à tous les niveaux : État, collectivités, entreprises, associations et individus. Si bien que ce qui semble être de bonnes idées de prime abord, n’en sont finalement pas. Par exemple, remplacer les voitures thermiques par des voitures électriques : ces dernières ont un mauvais bilan carbone lors de leur construction, elles entretiennent le système d’extraction de matières premières, le déplacement de plus en plus rapide des gens, la construction de nouvelles routes etc.
La permaculture permet de travailler, non sur les conséquences, mais sur les causes : la prédation des ressources naturelles par une petite portion d’humains, le remplacement des humains par les machines...
En 2009, l’équipe du scientifique suédois Johan Rockström invente le concept de limites planétaires. Elle définit neuf variables qui régulent la stabilité de la planète et qu'il ne faut pas dépasser pour assurer un développement "sûr et juste" pour l'humanité. En 2009, cette équipe indiquait que trois limites avaient déjà été franchies — pour le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et le cycle de l’azote. Une autre équipe pointait, en 2015, qu’une nouvelle limite — sur l’usage des sols — était dépassée.
De nombreuses limites planétaires ont déjà été franchies, d'autres sont en passe de l'être. (Illustration : © Jeanne Macaigne)
Il faut traiter toutes ces limites en même temps que la crise sociale. Seule une approche systémique comme la permaculture le permet, parce qu’en son cœur il y a tout à la fois une approche scientifique de compréhension des écosystèmes, une éthique, et une méthode.
Alors, on plonge ?
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Diplômée en permaculture (Université Populaire de Permaculture), Claire Véret est également diplômée de Sciences-Po Paris et de l'Institut National des Études Territoriales. Elle travaille dans les collectivités territoriales, pour faire avancer la transition écologique (Ville de Paris, Conseil Régional Centre-Val de Loire). Elle donne des formations et conseils en écologie et permaculture auprès de différents publics, notamment à Sciences-Po Paris, l'INET, l'Université de Tours, et auprès de collectivités territoriales. Elle donne aussi des conférences.
Elle a monté les premiers festivals de permaculture en région Île-de-France, et a participé aux mouvements de permaculture urbaine, notamment à travers les Villes en Transition.
Elle participe à l'activité d'Horizon Permaculture depuis 2013, date à laquelle elle s'est installée en Touraine. Elle a également cofondé l'association Inventons nos Vies Bas Carbone. Elle aménage son lieu en permaculture.
Pour aller plus loin
- le dossier Permaculture, sur Colibris le Mag
- Des ouvrages, BD, DVD sur la permaculture, sur la Boutique des colibris
Commentaires
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Quitter la Terre pas la sauver
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C'est certes plutôt une bonne idée mais depuis le temps (qu'on se contente d'être des colibris) il est temps je pense de quitter la Terre ... vers la minute 80 de la 1001ème Planète Bleue https://laplanetebleue.com/fr/emissions/emission-1001
Et de laisser enfin toutes les autres espèces vivantes tranquilles ...
Pierre