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Chronique Le Jardin sans pétrole #14

Éloge des grainothèques, où s’échangent les semences vivantes


Jardiner dans la grande ville ? Difficile. Alors, Christine s’échappe toutes les fins de semaine, pour maraîcher et observer la nature. Médiatrice, écrivaine et journaliste, Christine écrit et expérimente autour des plantes, des jardins et de l’écologie, à Reporterre, où elle tient la chronique hebdomadaire du "Jardin sans pétrole" depuis cinq ans, mais aussi pour les éditions Belin, avec L’herbier Vilmorin (2015).


Article publié le 18 février 2017


C’est le moment de lancer les semis de tomates et autres plantes que l’on prépare à l’abri, parce qu’elles peuvent être repiquées dans le jardin au mois de mai, après les saints de glace. Cette année, j’ai décidé de ne pas acheter de graines et de faire pousser ce que j’avais en stock, quitte à faire du troc avec d’autres jardiniers.

C’est ainsi que je me suis rendue à la Maison du jardinage. Une charmante maison, nichée au cœur du parc de Bercy, où s’est récemment ouvert une grainothèque municipale. On peut y déposer et en emporter des graines de fleurs, de fruits et de légumes de son jardin. Ici, on échange de la semence locale, ancienne ou paysanne, c’est-à-dire de la graine reproductible, fixée par des années de transmission des caractères génétiques propre à la variété. De la graine capable de s’adapter à de nouvelles conditions de culture, bref de la graine vivante, un peu comme un bon fromage au lait cru, dont chaque exemplaire est unique en son genre.

Sur un mur, à l’entrée de ce haut lieu de formation au jardinage urbain, une étagère avec des sachets colorés classés par groupe de plantes : du bleu pour les légumes, du vert pour les aromatiques et de l’orangé pour les fleurs. J’ai déposé une grosse enveloppe d’arroche rouge, des graines de butternut et de potimarron, des chrysanthèmes comestibles et des cardères à foulon, emportant en retour des capucines naines, des radis noir, des nigelles, de la marjolaine et de la moutarde blanche, qui sert d’engrais vert. J’ai appris que d’autres grainothèques existaient à Paris, dans plusieurs bibliothèques : Marguerite Yourcenar (15e), Louise-Michel (20e), Vaclav Havel (18e), Canopée (1er).

Ce mouvement en faveur des grainothèques a démarré en 2012 par un site internet d’échange de graines, créé par un informaticien en reconversion dans le maraichage. Sébastien Wittevert fonde l’année suivante l’association Graine de troc qui accompagne les initiatives locales en faveur de la préservation et de l’échange des semences. Aujourd’hui, on dénombre quelques 400 grainothèques en France.

Le 27 janvier, la première rencontre des grainothécaires s’est déroulée à la Rochelle pour fédérer et partager des projets. Ces petites boites en carton contenant des sachets de graines qui essaiment le territoire s’enracinent aussi dans les consciences. L’enjeu est de se réapproprier des pratiques jugées ringardes il n’y a encore pas si longtemps. Découvrir des variétés anciennes, apprendre à cultiver des porte-graines, savoir les collecter et les faire sécher, et transmettre ces connaissances à tous les jardiniers amateurs séduits par la conservation in situ de la biodiversité cultivée. Les médiathèques hexagonales ont accueilli ces boites de « graines à partager », bien avant celles de Paris. Il est heureux qu’agriculture rime avec culture !


Source : Christine Laurent pour Reporterre

Photos : 

chapô : Mediathèque de Mauguio
semences à partager : 
Grainothèque senonaise

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La grainothèque de Marmande est un lieu aussi de convivialité où tous les samedi-matin (jours pairs des mois de septembre à mai), nous nous réunissons pour trier et ensacher les graines recueillies et préparer les semis à venir. Nous échangeons nos expériences, nos idées....autour de tisanes issues de nos récoltes.

tout jeune retraité ehh oui j'ai récupéré chez mes oncle /tante certaine graines vivantes de base citrouille/salade/tomate/melon/giromon /vigne (sans greffe)/patate douce/taupine/melon confiture/ je vend rien je troc contre toute graine vivante
lieu dordogne