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La CNV en pratique : le témoignage d’une famille confinée


« La Communication Non Violente s'adresse à toute personne qui souhaite améliorer la qualité de ses relations à soi-même et aux autres afin qu'elles soient plus harmonieuses, plus authentiques, plus vivantes », Claudine Patin, formatrice Communication NonViolente. 

 La famille Artaud portant chacals et girafes, les deux emplèmes de la Communication NonViolente 


Hélène Artaud est enseignante de yoga et bientôt formatrice en Communication NonViolente, qu’elle pratique dans son quotidien depuis une dizaine d’années, notamment en famille. Mariée à Dominique et maman de deux jeunes adultes, Adrien 20 ans et Alexis 19 ans, tous deux ayant quitté le domicile familial pour leurs études, le Covid les a à nouveau réunis pour vivre ce confinement.


Au départ, un échange a permis à chacun d’exprimer ses besoins et ses priorités durant cette période. Pour les deux garçons ce fut clairement la réussite de leur année d’études, alors les quatre membres de la famille ont décidé d’en faire la priorité du moment pour tous et de tout mettre en œuvre dans ce sens. Pour autant, personne n’en a été frustré car Hélène et son mari respectent aussi leurs propres besoins, dès lors qu’ils restent compatibles avec cette priorité collective. Par exemple, le besoin de lien pour l’un comme pour l’autre, qu’ils vont nourrir chacun à sa façon : Hélène en discutant avec sa famille et ses amis sur Skype, Dominique en triant les photos accumulées sur son smartphone depuis des années, qu’il envoie aux amis concernés pour leur faire de belles surprises.


Qu’en est-il plus d’un mois après ?


Les sourires radieux et complices annoncent une expérience très positive pour toute la famille qui, il est vrai, s’est peu à peu mise en mode CNV ces dernières années, sous l’impulsion d’Hélène. Avec une belle dose d’humour et de recul, notamment de la part des garçons, qui n’hésitent pas à confronter parfois  leur mère sur les limites éventuelles de cette pratique. Dans la bienveillance, çà va de soi !

Chaque jour, chacun est bien occupé sur son PC, en télétravail à temps partiel pour les parents, en cours et révisions pour les deux frères.  Ces modes de travail leur laissent malgré tout plus de temps libre que d’habitude, ce qui occasionne des moments de partage en famille autour d’occupations inédites.


Ainsi l’idée de ressortir les jouets d’enfance des garçons, plus ou moins entassés à la cave, et de réfléchir ensemble à ce qu’on pourrait en faire pour leur redonner vie.
L’idée première d’Hélène, (comme tout parent qui se respecte !), répond à un besoin d’ordre ; elle propose donc de ranger Playmobil et autres Legos en les triant dans différentes boites. Mais le mot “ranger” n’étant pas vraiment une motivation pour les garçons, Alexis préfère les rassembler en recréant des univers de jeux. Après discussion autour des idées de chacun, c’est la solution d’Alexis qui est retenue car elle permet aux besoins respectifs de s’ajuster autour d’un projet ludique commun. 

Les repas, toujours pris ensemble, sont un moment privilégié de débats et d’échanges, souvent animés, mais toujours dans une intention de respect et d’écoute. Les sujets peuvent tourner autour de l’actualité et de l’après Covid, mais aussi de l’organisation de la vie familiale. Et Hélène de dire : « Au-delà du résultat et de savoir qui a raison, ce qui est important, c’est de nourrir la relation à l’autre… et d’abord la relation à soi, point de départ pour un dialogue fluide. » Dominique ajoute : « Dans nos discussions, par exemple à midi sur le thème de l’empathie, l’idée est de prendre en compte les besoins de chacun et de s’ajuster au mieux les uns aux autres, en étant créatifs pour trouver des solutions. Sans rapport de force ni exigence aucune. Le moins possible en tout cas ! »

Après cinq semaines de confinement, parents et jeunes sont plutôt ravis, en dépit du contexte, de cette expérience de vie commune adossée à la Communication NonViolente. 

Le témoignage d’Hélène

Hélène a eu la gentillesse de nous rappeler pour un témoignage plus personnel.  
La CNV est selon elle très précieuse dans cette période par son essence même : « Chacun fait de son mieux, à chaque instant, avec les moyens et la conscience qu’il a. Et c’est dans les moments difficiles que les vieux réflexes reviennent ! Et là, c’est encore plus important d’éviter de se juger... Juste essayer d’accueillir ses émotions...» 

« Pour éviter les dérapages dus à la colère, par exemples  si je constate que mon fils n’a pas étendu la lessive comme promis, pour ne pas partir dans la spirale reproches-critiques-conflits, je vais me rappeler tout ce qu’il a de positif en lui, comme chaque être humain d’ailleurs. Puis je vais me poser la question de comment faire pour que mes besoins, ici, la coopération, la confiance dans les engagements respectifs, soient satisfaits.  Et je peux  avoir un dialogue avec lui autour des tâches ménagères sur lesquelles il est concrètement prêt à s’engager pour nous permettre de vivre confortablement tous ensemble. C’est là que je peux m’apercevoir qu’il déteste étendre le linge, et préfère l’aspirateur ! ».

Pour Hélène, « L’expérience actuelle est un miroir qui révèle à chacun qui il est, sans filtre. Ainsi, d’habitude, je me dis que si j’avais du temps, je pourrais faire un potager ou bien du sport. Or pour une fois, j’ai le temps de le faire et je ne le fais pas…  Cà me confronte car là je ne peux plus tricher. Pas toujours confortable d’accueillir mon vrai “moi” ! »

La CNV s’avère donc être un outil idéal en ces temps de crise et d’incertitude. Un bémol malgré tout, d’après Claudine Patin : « La pratique de la CNV durant le confinement, si on ne l’a jamais utilisée auparavant, peut s’avérer difficile. » Une histoire de petits pas !

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Le lien vers le livre de Nathalie Achard ne fonctionne pas, c'est bien dommage.

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