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Jardiner au naturel : potager bio et compost

La gestion naturelle de ses espaces verts a pour principe de respecter au mieux les rythmes, les logiques et les lois de la nature. Ainsi, elle favorise l’utilisation de produits issus de la nature (engrais verts, pesticides naturels…) et la pratique de connaissances ancestrales (cycles lunaires, jachère, alternance de culture, association de légumes et/ou de fleurs…). Elle exclut donc l’usage de produits chimiques nuisibles à la santé de l’homme et de son environnement. Par ailleurs, un soin particulier est apporté à l’approvisionnement en eau afin d’en limiter la consommation (paillage, goutte à goutte, récupérateur d’eau de pluie…).

Qu'est-ce qu'un potager bio ?

Aujourd’hui, dans le monde entier et plus encore dans notre société occidentale, chacun de nous est largement dépendant de l’industrie agro-alimentaire et du commerce mondial pour s’alimenter. Cultiver ses aliments, au moins en partie, cela signifie s’autonomiser d’un système qui repose aujourd’hui sur l’injustice sociale et la dégradation accélérée des ressources naturelles. C’est aussi garder le contrôle sur la production et s’assurer de la qualité de ce que l’on mange.

Et puis, à condition d’y mettre un peu d’énergie (humaine !), cela peut engendrer des économies substantielles dans un budget un peu trop serré !

Pour prendre la responsabilité de ce que l'on mange, la première idée est de produire soi-même. 200 m² doivent permettre d’obtenir une production adaptée pour 4 personnes. On peut au minimum commencer par quelques pots, des herbes aromatiques, comme le thym, la ciboulette, le persil, etc.

N.B. : à l’heure actuelle, en France, environ 10 % des pesticides pulvérisés le sont dans les jardins amateurs.

Créer son potager bio comporte de nombreux avantages

  • Contribuer à se nourrir par soi-même et sainement ; gagner en autonomie ;
  • Se reconnecter à la terre, au vivant, à la nature ;
  • Apprendre et comprendre comment poussent les fruits, les légumes, les céréales, découvrir les spécificités du sol, des semences, etc. ;
  • Participer à la sauvegarde des terres nourricières, de la biodiversité, des variétés anciennes de semences.

Comment créer son potager bio ?

Le mois de mai est le bon moment pour commencer un potager car c’est la grande époque des semis et des plantations. Voici les étapes à suivre :

  1. Avant de préparer le terrain, il convient de définir sa taille idéale. Commencer petit, il sera temps, l’année prochaine, d’agrandir la surface cultivable. L'idéal est de choisir un endroit ensoleillé, plat et proche de la maison afin d’y accéder facilement.
  2. Votre potager peut être en ligne, en planche, en carré ou surélevé, à vous de choisir. Mais sachez que rectiligne, le potager conventionnel a l’avantage d’être simple à dessiner et fonctionnel, surtout si on trace deux grandes allées, en croix, permettant le passage d’une brouette, et des petits chemins menant à chaque planche. Matérialiser les voies avec des matériaux de récupération comme des briques pilés ou de l’ardoise concassée, des plaquettes de chêne, des bandes de pelouse ou tout simplement des planches ou dalles de bois. Les potagers en hauteur, très décoratifs et faciles à travailler par tous, peuvent être bordés de bois tressés, de planches ou de pierres. Les mauvaises herbes s’y ressèment moins et la terre est plus chaude. Il vous faudra ensuite connaître la terre. Il est possible de la faire analyser : des laboratoires spécialisés indiqueront, après examen, les améliorations à apporter (comme le LAMS de Claude et Lydia Bourguignon http://www.lams-21.com/). Pour bien démarrer, retirer toutes les herbes, les racines, les cailloux, ensuite, crocheter puis ratisser. Pour les cultures suivantes, on utilisera une bêche écologique qui permet de bêcher la terre sans la retourner pour ne pas perturber la vie du sol.
  3. Vous pouvez maintenant commencer à planter. Nous vous conseillons de commencer par des légumes faciles à cultiver, comme des radis, des navets, des tomates, des salades à repiquer. Sachez aussi que cultiver des plantes aromatiques et des fleurs dans son potager est primordial, car plus il y a de diversité au jardin moins il y a de maladies et d’invasion d'indésirables.

Le compostage individuel :

Il permet de conjuguer jardinage et écologie. En effet, les déchets organiques biodégradables (alimentation, jardin) constituent un excellent apport organique pour le sol. Ils représentent 1/3 de nos poubelles. Cinq millions de français ont déjà adopté le composteur individuel. En effet, dans le cadre de l’Agenda 21, de nombreuses communes en proposent à moindre coût. Le compostage est un procédé de dégradation biologique maîtrisée de matière organique en présence d’air. Après quelques mois, la fermentation produit un mélange comparable au terreau : le compost. Le compostage en tas se pratique depuis longtemps déjà. L’utilisation d’un composteur individuel présente toutefois certains avantages : esthétique, propreté, gain de place, protection contre les animaux indésirables... Plusieurs formes existent : en fût, en silo ainsi que le vermicompost ou lombricompost. Grâce à ces méthodes, le compostage en milieu urbain est également possible.

3 étapes clés pour un bon fonctionnement :

  1. Respecter le rapport carbone/azote en mélangeant bien déchets azotés (épluchures, pelouse) et carbonés (paille, petites branches).
  2. Aérer périodiquement : en brassant durant 10 mn avec une fourche tous les 3 mois.
  3. Humidifier régulièrement avec épluchures et herbes. Attention trop d’humidité peut engendrer de mauvaises odeurs, penser à ajouter branches, paille, papiers, carton.

Pour plus de détails techniques voir aussi Composteurs collectifs

Quelles sont les structures qui peuvent vous aider ?

Terre Vivante

Centre écologique Terre Vivante à Mens 38 : édition livres, revue « Quatre saisons du jardinage ». Stages, ateliers. Site très complet et riche de conseils, trucs et astuces.

Les Jardiniers Essaimeurs

Au Petit Potager 

Site d’annonces gratuites pour vendre, échanger, donner fruits, légumes, graines, louer des potagers.

Compostage

Pour bien comprendre les processus biologiques du compostage
http://www.ete.inrs.ca/pub/capsci/INRSci08-03.pdf

Guide complet sur toutes les techniques de compostage
http://www.compostage.info

Quelques lectures :

  • Revue "Les quatre saisons du jardinage" 6 numéros/an – 100 pages – une mine d’informations.   Ed° Terre Vivante
  • "Les bonnes associations au potager", de Noémie Vialard, Editions La vie en vert/Rustica
  • "Le poireau préfère les fraises", de Hans Wagner, Editions Terre Vivante
  • "Pratiquer la biodynamie au jardin", de Maria Thun, Editions Mouvement de Culture Biodynamique.
  • Calendrier des semis en biodynamique (parution annuelle) de Maria Thun Ed° Mt de Culture biodynamique.
  • "Jardin écologique sans pesticides ni engrais", de Eric Masson, Ed° Eyrolles
  • "Soigner le jardin par les plantes", de Philippe Delwiche, Ed° Nature et Progrès
  • "Votre potager biologique", de Vincent Gerbe Ed° Dangles.
  • "Une bonne terre pour un beau jardin", de Rémy Bacher, Ed° Terre Vivante.
  • "Le petit livre du compost", d’Allan Shepherd, Ed° Larousse.
  • "Composts, engrais et traitements bio", de Victor Renaud Ed° Planète Jardin/Rustica
  • "Comment faire son compost et ses engrais", de Noémie Violard Ed° Rustica
  • "Les engrais naturels" (Collectif) Ed° Artémis
  • "Le compost", de Pascal Facy Ed° Eyrolles
  • "Faire son compost", de Jean-Michel Groult Ed° Ulmer.

Ils l'ont fait !

« Le projet d’appliquer la gestion différenciée et des méthodes d’entretien respectueuses de l’environnement qui lui sont associées, vient d’une volonté politique de moins polluer, de consommer moins d’eau… Des textes de lois sur la protection de l’eau notamment ont incité cette évolution. La prise de conscience des jardiniers sur l’impact de leurs gestes au quotidien associée à la prise de conscience de tous les niveaux de décision concernant leurs responsabilités pour assurer des espaces verts plus sains s’est développée progressivement mais constamment depuis le plan climat, l’agenda 21..
L’enjeu des espaces verts dans une Ville aussi dense que Paris est multiple :
-Social. Ce sont les seuls espaces gratuits ouverts à tous. Ce sont des lieux de détente, de loisirs, de jeux, de rencontre. Les jardins font partis de la culture française. Ils embellissent la ville à l’avantage du bien être des citadins.
-Environnemental. Les espaces verts sont des lieux plantés de végétaux qui rendent des services aux citadins. Ils permettent un contact de l’homme avec la « nature » dans un milieu artificiel. Ils absorbent le CO2, les poussières, abaissent la température ambiante. Mais l’entretien de ses espaces verts génère des consommations en eau, l’utilisation de matériel mécanique, l’utilisation de fertilisant, d’amendements…Les espaces verts sont des lieux de vie qui peuvent se révéler tout ou partie favorable à la biodiversité ; son émergence et sa préservation.-Economique. Les espaces verts sont sources d’emplois directs et indirects. Ils ne sont pas la source de beaucoup de recette mais représente un certains nombres de postes de dépenses ; eau, achats de matériaux et matériel…
Ainsi, la Ville de Paris applique des modes de gestion qui s’inscrivent dans le développement durable et applique de ce fait des pratiques dites environnementales à l’entretien de ses espaces verts. Les choix et méthodes d’entretien sont définis selon les trois piliers du développement durable (le social, l’économie et l’environnement) et sont le reflet de compromis entre l’histoire des jardins, les usages et la nécessité de favoriser la biodiversité en préservant l’environnement. C’est l’application de la gestion différenciée qui permet de créer des espaces verts avec un peu plus de « naturel ». »

Barbara Lefort, Direction des Espaces Verts et de l'Environnement de la Ville de Paris